Sous la terre
L’arachide ou cacahuète (Arachis hypogeae) est cultivée pour sa graine comestible. Elle est classée comme légumineuse et appartient à la famille botanique des fabiacées. Contrairement aux autres légumineuses, l’arachide présente un géotropisme positif et les tiges s’enfoncent sous la terre où va se développer la graine d’arachide. C’est la raison pour laquelle le botaniste Carl Linnaeus l’appela hypogaea qui signifie « sous la terre ».
Comme la plupart des légumineuses, la plante d’arachide possède la propriété de développer des nodules racinaires au sein desquels s’installent des bactéries symbiotiques fixatrices de l’azote atmosphérique. Ceci offre l’avantage de réduire les besoins en engrais azotés de la plante, ce qui revêt un avantage écologique important et améliore la fertilité du sol en faisant une culture appréciée dans le cadre de rotations culturales.
Les étapes de la croissance d'un plant d'arachide
La culture de la cacahuète
Originaire d’Amérique du Sud, la cacahuète pousse par une température oscillant entre 10 à 40°C, et ne résiste pas aux gelées. Son cycle de culture dure de 90 à 150 jours.
Les principaux producteurs de cacahuètes dans le monde sont la Chine (17 millions de tonnes), l’Inde (8 millions de tonnes). L’exploitation américaine de la cacahuète, quatrième en volume derrière le Nigéria, représente près de 55 000 fermes sur 800 000 hectares.
Les cacahuètes sont une culture à enracinement profond, dont les racines atteignent près de deux mètres de profondeur. Cela permet d’accéder à une importante réserve d’eau, réduisant potentiellement la quantité d’eau d’irrigation nécessaire.
Les fleurs sont auto-pollinisées mais la présence d’abeilles ou de pluies améliorent la pollinisation. Une plante peut donner jusqu’à 1000 fleurs mais seules 20% d’entre elles donneront un fruit mûr.
Une fois à une profondeur de 2 à 7 cm dans le sol, les fruits se développent et atteignent leur maturité 60 jours environ après la floraison pour donner la gousse d’arachide.
La récolte
Au moment de la récolte, les cacahuètes sont séparées des plantes dont elles proviennent. Celles-ci contiennent également des nutriments qui sont bénéfiques pour la terre. Aussi de nombreux cultivateurs d’arachides utilisent ces résidus végétaux comme source d’engrais pour les cultures ultérieures. Cela leur permet de réduire l’application d’engrais. La coque fibreuse qui abrite les grains de noix est souvent perdues, mais certaines entreprises transforment maintenant cette biomasse en granulés pour diverses applications.
Après la récolte, il faut procéder au séchage et au battage qui abaisse l’humidité des gousses de 30-40% à 7-8% avant stockage et protège ainsi l’arachide des contaminations fongiques.
hauteur minimale d'une pousse de cacahuète
de cacahuètes produites en 2017
Les variétés de cacahuètes
De nombreuses variétés de cacahuètes existent. Les plus importantes sont : la “Runner” dédiée principalement à la production de pâte d’arachide, la “Virginia” qui est la cacahuète des gourmets et principalement utilisée en tant que graine apéritif du fait de sa grande taille et de sa couleur, la “Spanish” qui est souvent réservée à la culture biologique et dispose d’un taux de matière grasse légèrement supérieure aux autres variétés.
L’arachide est consommée soit en graines (après décorticage des gousses), soit sous forme d’huile (après trituration industrielle ou artisanale des graines), soit sous formes élaborées (beurre, pâte, farine ou confiserie).
Les sous-produits permettent de nombreuses utilisations : fourrage, combustible, compostage, panneaux d’agglomérés pour les coques vides, tourteaux en consommation humaine ou animale.
Des progrès constants
L’évolution de la demande et les progrès de la sélection ont conduit à des modifications importantes du matériel végétal proposé : passage des types rampants aux types érigés à fructification groupée ; extension de variétés hâtives ou tolérantes à la sécheresse dans les zones exposées aux aléas climatiques ; variétés résistantes à certaines maladies virales (rosette) et tolérantes à diverses maladies fongiques (rouille, cercosporiose) ; variétés répondant aux normes du marché de l’arachide de bouche ; variétés adaptées à la culture irriguée.
Les programmes de sélection en cours sont orientés sur l’amélioration sanitaire du produit (tolérance à Aspergillus flavus et contrôle de l’aflatoxine), l’amélioration de sa valeur nutritive (optimisation du taux d’acides aminés et d’acides gras essentiels), sa résistance aux prédateurs, aux maladies et au stress abiotiques (salinité, acidité, ombrage).